Réponse à : Je n`irai pas à l`enterrement de Monferrier Dorval par Fritzberg Daléus

Réponse à : Je n`irai pas à l`enterrement de Monferrier Dorval par Fritzberg Daléus

Quelle beauté, peint(e) d’un oracle éloquent au temps des mots inaudibles échappés de la bouche cynique qui tue et des maux brisant les chaînes de solidarité dans l’Haïti, aujourd’hui encore, saigné à vif et tordu d’effroi sur un blême visage comme sur un paquet de plaies ! Innombrables et innommables depuis… Depuis que l’autre, l’ennemi, s’est infiltré dans notre vie; notre vécu a basculé et tout continue de se basculer, jour après jour. Insidieusement, ce rongeur, d’abord sourire aux lèvres et manu-militari par la suite, dessine la destinée de notre mère et celle de notre père à notre place, comme bon lui semble.

  »Tiens, ton sort t’appartient! », disait l’ennemi, et le  »s’entretuer » doit faire partie de tes multiples tares et tourments de ta destinée bien méritée pour avoir, à l’aube de ta naissance, osé!  »Une impertinence à jamais pardonnable », insistât, l’ennemi. Oui, le Bâtonnier, même longtemps avant de folâtrer le sein de sa mère, eut auditionné la teneur de ce discours rempli de hargnes. Discours consensuel pour l’ennemi et consorts, mais dissensuel pour Me. Dorval qui appréhendait, encore dans les limbes, le devenir de l’ère haïtienne, sous peine de censures et sur un fond lugubre de trahisons à n’en plus finir…Hélas !

Pendant que ton ami, là-haut, t’observe/te voit agir et te guide, selon tout mythe et certaines croyances; mais à travers tes billes-propos, Michèle, on sent monter ta colère de  »Ne pas aller à l’enterrement! ». Suffocant sera l’air! Aujourd’hui, le monde a peur que tu ne puisses ou ne veuilles continuer. Avec qui ?

Contemplant cet oracle pour ne pas m’agenouiller à ses pieds, ce qui serait, non seulement un acte d’idolâtrie, mais surtout une offense aux dieux délétères qui nous laissent nous détruire, pour que dépérisse dans l’indifférence/le mépris de l’ennemi ou sous son regard dédaigneux, la pagaille qu’il a toujours semée et qui fait sienne, dont notre feu Bâtonnier faisait maintes fois allusion. Allusion, serais-tu vaine, ou l’une des raisons de l’assassinat du Maître qui a toujours eu: un encrier pour sa bulle/ sa plume pour fusil/et du papier pour tribune/son verbe pour exutoire//sa verve pour tremplin/ses conseils et son enseignement pour calmer la torpeur et pour favoriser la paix dans la pensée de nos progénitures pour que la transcendance soit à la portée de tous? Contre nos maux, cet exercice fut pour lui, salutaire.

Après l’enterrement qu’adviendra-t-il ? Puisqu’on n’enterre pas un monument, et la coutume veut qu’on l’érige !

Le monument, qu’il soit à l’effigie de : Makandal/Bookman/Biassou/Toussaint/Capois-Lamort/Dessalines/Christophe/Sanite Belair et celui de Charlemagne Péralte, pour qui, la suite de leur geste posé ouvrit (eu ouvert) la voie de libération aux peuples noirs opprimés du monde entier et aux autres qui y croyaient, et la génération actuelle y croit encore, parce que cette geste est indélébile. Un exploit sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Exploit qui, une fois effréné/stagnant, empêchera l’Haïti de demain de prospérer, voire de se réaliser. Car, s’opposer à la servitude/à l’obscurantisme/ à l’toutes formes d’esclavage moderne, est une offense à l’ennemi et également un outrage par-devant nos serviteurs-maîtres-commandeurs. C’est pour quoi, Me. Dorval  a choisi de se faire assassiné, en guise de ramper, ni d’emboîter le pas vers le chemin de l’aplaventrisme. Ayant les colonnes/échines qui ne pouvaient se plier, il a été la cible.

Par contre, pendant que les crimes de toutes sortes et de toutes les formes traversent nos quatre coins cardinaux, les victimes anonymes restaient sans une lueur de justice et sans mot dire! N’est-ce pas vrai, Maître, que le silence de la justice est un geste suicidaire ? 

À vous, la réponse substantielle… 

Boudeur-orageux est le ton utilisé et dont on s’arroge, quand l’insulte-rageuse cogne à la porte, puis franchit le seuil pour s’y imposer. Bien qu’on soit des pacifistes ne voulant jamais outrepasser la loi, voire la défier, nous qui sommes des amoureux de la justice; en quoi assassiner l’un de ses représentants dignes serait-il un geste profitable à l’auteur du crime ?

Bonne lecture camarades!

Fritzberg Daléus, dit : Finfin pour les intimes