VOCABLE NOIR ET RACISME par Frankh-Anta

VOCABLE NOIR ET RACISME par Frankh-Anta

Racisme systématique, racisme systématique, racisme institutionnel, racisme tout court, peu importe le vocable. Ce qu’il faut retenir, c’est le dénominateur commun : le RACISME. Le reste est la forme qu’il prend dans la pratique. Le racisme demeure OMNIPRÉSENT et il se manifeste sous diverses formes. Il cause beaucoup de mal aux victimes, à titre d’exemple, le démantèlement de la famille, faute d’emploi, malgré la qualification des membres; certains grands intellectuels se réfugient dans l’industrie du taxi pour pouvoir payer les factures, d’autres se dirigent vers les manufactures, d’autres encore retournent dans leur pays natal; le rejet des jeunes, ce qui a des répercussions sur le décrochage scolaire et nécessairement l’augmentation du taux de chômage; et de chez eux, le milieu carcéral va chercher sa clientèle chez ces jeunes, sans compter des signalements injustifiés auprès de la DPJ. Les blessures du racisme sont profondes et cela a forcément un impact négatif sur la société en perdant, du même coup, une main-d’œuvre qualifiée.

Ce n’est pas là des points de vue subjectifs. En effet selon les statistiques, tous les citoyens ne sont pas traités de la même façon. La place qu’ils occupent dans la société est liée à la couleur de leur peau, leur accent et leur nom. Les choses sont à l’envers, un véritable désordre social.

Le chansonnier Bob Marley dit : « Tant aussi longtemps qu’il y ait des citoyens de première et de deuxième classe; tant que la couleur de peau aura une signification, il y aura toujours de guerre, de grands soulèvements et de grandes manifestations ici et là». Il s’ensuit que le racisme n’est pas seulement un facteur de déstabilisation sociale, mais aussi internationale.

Cela fait penser aussi à l’ex-président MUGABE qui disait que le racisme ne s’arrêterait jamais si les gens continuent à faire de la couleur NOIRE le symbole de tout ce qui est mauvais, détestable et désagréable, et de la couleur blanche la référence à la pureté, la bonté, au bien, au beau et à tout ce qui est AGRÉABLE.

Si on ne déconstruit pas cette mentalité manichéenne, basée sur l’infériorité et la supériorité, le racisme demeurera toujours, par exemple: TRAVAIL AU NOIR, MARCHÉ NOIR, MAGIE NOIRE, VOIR TOUT EN NOIR, DES IDÉES NOIRES, BÊTE NOIRE, MOUTON NOIR, MISÈRE NOIRE, NUIT NOIRE, LISTE NOIRE. REGARD NOIR. Cela résonne très mal aux oreilles des gens de la peau noire, l’impact de ce vocabulaire est néfaste sur les jeunes noirs.

Cette énumération d’expressions négatives n’est, certes, pas exhaustive. Si l’on veut vraiment mettre fin au racisme, il faut commencer par enterrer les idées volontairement fabriquées contre les Noirs.

Il fut un temps les jeunes écoliers appelaient leurs camarades masculins « fif » ou « homo » lorsqu’ils voulaient les insulter. Cela faisait du tort aux jeunes qui étaient homosexuels. On a pris des mesures contre ce comportement. Aujourd’hui, on n’entend plus ce vocabulaire dans les cours d’école ni les salles de classe. Les jeunes d’aujourd’hui ignorent même que ce mot existait.

Des interventions sincères, honnêtes, durables et rapides doivent être faites pour que cela cesse; l’État doit jouer un rôle important à ce sujet, et ce, en partenariat avec la société civile ainsi que l’apport des médias en utilisant le mot noir à sa juste valeur. Frankh-Anta