Haïti Renaîtra ! Joyeux bicentenaire Arcahaie, par Jean Willer Marius
- (Aspirant Ministre du Bonheur des Haïtiens).
Dans un mois très exactement, les Arcahéennes et les Arcahéens du monde entier auront le bonheur et le plaisir de fêter le bicentenaire de l’élévation de la plus belle ville d’Haïti au rang de commune. Cet évènement heureux, deux fois centenaire, a le mérite de mettre en effervescence les natifs de la cité du drapeau où qu’ils soient. Cette commémoration au retentissement artistique, sportif, éducatif et culturel a, comme un accord tacite, confirmé les soupçons d’unité qui ont toujours caractérisé les citoyens de cette ville hautement historique.
Arcahaie abrite des vestiges coloniaux et témoigne de son rôle de levier pour la guerre de l’Indépendance de tous les Haïtiens en hébergeant le congrès de l’Arcahaie le 18 mai 1803. La route coloniale empruntée par les généraux divisionnaires serpente encore le quartier de Saintard dont l’épreuve des ans n’a pas su éroder l’idéal démocratique et le rejet du vagabond, quelle que soit sa provenance.
Perché en haut du fort Drouet, le curieux domine aisément cet arc maritime avec une vue large sur Port-au-Prince et Léôgane, en même temps que dans le sens opposé, le fort Delpêche surplombe la vallée de l’Artibonite étalant son caraco de rizière, promesse d’abondance de nourritures et incitatif de défense de cette terre riche qu’on ne devrait jamais laisser au colon, quelle que soit la couleur de sa peau.
Le touriste venant du sud, après avoir longé l’immense plaine de Courovitho couverte de bananeraies, protégées par des palmiers illustres et des cocotiers immortels, arrive à Saint-Médard et commence à délier le cordon de sa bourse, car pour rien au monde il ne négocie la tablette de pistaches de Saint-Médard, devenue légendaire au fil des ans et réputée meilleure de la caraïbe.
Tournant à gauche, au carrefour Saint-Médard, il est charmé pendant ces 3 km 1/2 de route pour arriver au centre-ville par toute cette vue pittoresque, ce cadre enchanteur et ce sourire contagieux que les Arcahéens ont transmis à toutes les générations. Arrivé au centre-ville, il est immédiatement plongé dans cet univers historique à la vue de la statue de Dessalines, père fondateur de la mère Patrie qui se tient, vent debout, épée en l’air en face de l’église Saint-Pierre et tournant le dos à la mairie comme pour signifier la prééminence du spirituel sur le politique. Il a les yeux rivés sur l’école nationale des frères et l’école congréganiste Saint-François-De-Sales comme pour nous inviter au respect de ces deux institutions qui ont formé, pendant des décennies, les plus belles têtes de la cité du drapeau.
Parmi ses 130 300 habitants, plus d’un s’est démarqué pour inscrire en lettres d’or leurs noms au panthéon national. Charles et Sanite Bélair qui ont bien voulu prêter leur illustre nom au Lycée de la ville et qui se sont sacrifiés dans les chaines des Matheux pour immortaliser cette rivière qui servait de route d’approvisionnement à la lutte pour la liberté. Pradel Pompilus le plus bel esprit littéraire haïtien, éponyme de la bibliothèque de la ville, comme pour rappeler à la jeunesse d’aujourd’hui que nous avons un passé glorieux fait de luttes intelligentes et éclairées.
Minute de recueillement, une prise de photo s’impose sur la place publique de l’Arcahaie, sous fond de fresques artistement travaillées, représentant les principaux héros de cette épopée à nulle autre pareille qui fut la nôtre ou sur les perrons du palais municipal, merci titid, avant de se rendre à l’angle des rues Saint-Joseph et Michel Lafrague, pour admirer la statue de Catherine Flon, née de la volupté de l’empereur, qui cousit notre bicolore.
Poursuivant sa route, notre cher touriste a le choix de retourner par la voie d’entrée, mais nous l’invitons à emprunter de préférence la route coloniale, car il se doit de présenter ses respects à la « cour Grann Guitton » où les généraux savaient prendre leur bain mystique avant de partir en guerre contre l’usurpateur. Certains hommes politiques actuels devraient restaurer cette cour pour des raisons évidentes. Continuant sa route, il est attiré par une musique classique, ce sont les élèves de « Hope on a string », les meilleurs de la place qui répètent des airs en vue de la commémoration à venir. Il pense au nombre de fois que ce sentier a servi la cause haïtienne, les pauses dans les guildives pour reprendre la force après une bonne bouteille de jus de canne à sucre ou d’un bon grog et tout ce qui a pu passer par la tête de ces hommes et femmes de l’époque, les vrais, qui rêvaient de s’asseoir au bas d’un mât où flotte le drapeau national pour parler de patrie, mais non pour se déchirer dans un perpétuel désaccord autour d’un accord entre filous. Haïti renaitra par un triumvirat réunissant toutes les tendances du pays.
Arcahaie a les pieds dans l’eau, c’est donc pas moins de 30 kilomètres de plage d’une mer azurée, limpide, qui nourrit constamment la nostalgie de l’exilé et qui ne cesse de charmer le résident qui se donne comme devoir de s’y rendre en méditation ou pour des raisons gastronomiques, car le poisson gros sel dont seules les vendeuses de repas de la plage publique détiennent le secret, merci Préval, et internationalement reconnu, n’en finit pas de nous régaler. Arcahaie a su inspirer la parution de deux ouvrages : Souvenir d’une ville, Arcahaie et Arcahaie, une ville, une histoire (à paraître).
Arcahaie est rendue célèbre par ses hôtels de plage, longeant la côte, qui rivalisent aisément les grandes marques internationales. Arcahaie c’est aussi; ses églises, ses péristyles, ses écoles et centres professionnels, CUPS, Yemaya boutique, Maherly and Dlène, Ti freeze, kay Alerte boutique, Max Ceram, Pidoux, CMFP, Un jour, Le Chic, Mon rêve, Altagracia E.P, La Ballade, Ti Édouard, marché public, merci Jude, Always, Easy, Sur Ta Parole, Mission Lifeline, ABC, Beshly, Réformé, Max Windows, Saint-Yves Plaza, Enjoy Market, Didy glace, Dubaï, les entreprises Latouche etc. Des noms immortels : Sergo, Louinuc, Volvo, Michelet Duvert, Jean-Joseph Molière, Maître Sylvain, Maitre Casséus, Maître Excellent, Maitre Myrthil (Grandroit), Maître Charlotin, Maître Lespinasse, Claudette et ti Pierre. D’autres mériteraient d’être couronnés en la circonstance Maître William, Maître Hébert, Maître Milot, Maître Carlo, Maître Ludovic, Mme Jean, Mme Charlotin, Mlle Joujou, Maître Bouget, Maître Souffrant, Maître Will, Maître Volcy, Maître Mario, Maître Laurédent, Notaire Phillipe, Frère Eliassaint. Des talents sportifs et culturels : Jean Claude et Olnick Charles, Ménard et ses stars, TiWilner, Grégory, Widad, Gires, Samson, Mme Polonne, Gitanie. Son armée d’enseignants, ses corps de métiers, un nuage de professionnels en tous genres d’ici et d’ailleurs pour pérenniser ce coin du ciel sur terre. Et pour plébisciter tout ce qui se fait de grand dans la commune, Marc Alex et Inel Fédé demeurent incontournables.
Si pour savoir le temps qu’il fait, Chrisnette s’impose, pour suivre les étapes de la célébration de septembre à décembre, les dernières mises à jour émanant directement du comité du bicentenaire, Hérode répond présent avec ses invités de marque, chaque soi,r sur les ondes de la radio Agora internationale, et pour pérenniser les temps forts de la vie publique haïtienne, Haïti renaitra, cette plume à toute épreuve, se met à votre service. Et votre serviteur qui attend d’être nommé Ministre du Bonheur des Haïtiens dans une Haïti où il fera bon de vivre.
- On n’attend que vous !
ISSN 2564-176X Le matin canadien (en ligne) – ISSN 2564-1778 Le matin canadien (imprimé)