Tik Tok à l’assaut du couple.
- Par Jean Willer Marius.
La popularité de ce réseau accrocheur n’est plus à faire. Sous son aspect superficiel, il a permis à des utilisateurs du monde entier de s’exprimer, montrer leurs talents cachés, et de s’amuser des heures durant sans se fatiguer. Sa face cachée, sa chronophagie colmatant Facebook et autres, ses présumées activités d’espionnage qui lui ont valu la censure un peu partout au Canada et aux É.-U., d’Amérique, ne sont pas concernées par cet article.
La joie de vivre qu’il véhicule est de l’application, légendaire si l’on se réfère au passé récent, mais compréhensible en maths appliquées qui simplifient GAFAM. On lui accorde le fait de gens heureux de partager quelques secondes de ce que devrait être une vie remplie. Tout semble si simple, la vie parait tellement facile qu’on aimerait la vivre. Dommage qu’elle soit virtuelle. Mais, certaines vidéos interpellent, à voir la réaction des acteurs, on comprend qu’il y a surement une autre façon, plus hilarante, de concevoir la vie, gérer ses frustrations, redécouvrir avec l’autre, d’autres avenues possibles du bonheur. Quand on s’attend à une réaction brutale, normale chez les couples, l’acteur choisit de faire dans le ridicule, et pour finir tout se passe bien.
Tik Tok attaque le couple dans sa morosité qui se demande pourquoi lui aussi n’arrive pas à connaitre ce petit moment d’extase, rien que trente secondes de bonheur. Est-ce trop demander à la personne à qui on consacre sa vie? On s’accuse mutuellement pendant des heures, pourtant reproduire une certaine vidéo conforme à ses principes pourrait rallumer l’étincelle de la première flamme qui a su vous embraser et vous rappeler ce premier élan qui vous a poussé dans les bras de la profonde tradition ancestrale, l’un de l’autre.
Tout trouver drôle, partir d’un fou rire au risque d’en mourir, voir volontairement la perfection dans chaque action, voilà ce qu’était le début de cette calamité qu’est devenu ‘le vivre ensemble’ après quelques années. Du virtuel, au réel il n’y aurait eu qu’un simple changement d’attitude, réaliser que finalement, il y a des colonnes qui ne méritent pas de figurer dans le tableau d’une vie. Quand on oublie ce qu’on s’est promis, écoute Tik Tok qui fait tic-tac pour une remise à l’heure du pendule de bien de vies amoureuses déclinantes.
Tik Tok rappelle aussi les attitudes à éviter, même si elle rentre en d’autres qui ressemblent à de la zoophilie. Si moult vidéos font l’apologie de l’infidélité où les acteurs cèdent aux attraits soudains d’un amant de passage (bien que vieille comme le monde), la conséquence n’est jamais bien loin comme l’ancienne leçon de morale de la fable. On y voit aussi des amants prêts à apporter à la relation future ce qu’ils refusent de mettre pour pérenniser la présente. On est souvent aimable, gentil aux inconnus qui s’en foutent royalement de nous alors que la personne qui veille sur nos nuits et nos jours du mieux qu’elle peut est rudoyée à souhait, son conseil réfuté devient règle de vie quand il est prononcé par des lèvres plus tentantes.
Certains interdisent Tik Tok à la maison, c’est un choix de vie viable concurrent.
ISSN 2564-176X Le matin canadien (en ligne) – ISSN 2564-1778 Le matin canadien (imprimé)