Le Vaudou Véritable Religion des Peuples Noirs par Yves Placide
- OUIDAH A CÉLÉBRÉ LE CULTE DES ANCÊTRES
Le festival du vaudou a eu lieu Ouidah, le 10 janvier dernier. Ce petit coin de terre a eu un passé méconnu. Avec une superficie de 364 km et une population de 91 688 habitants, il se trouve au sud du Bénin. Il est connu pour avoir joué le plus grand des rôles dans la traite des esclaves.
La route des esclaves, un chemin à terre battue d’où les captifs étaient emmenés pour rejoindre les cales des bateaux de leurs bourreaux en passant par la porte du non-retour, est située dans une petite ville au bord de l’océan portant le nom OUIDAH. Ouidah est une déformation de Xwéda; en 1727, le roi Agadja, après avoir conquis le royaume Xwéda de Savi, a fait de Ouidah sa façade maritime, qui est devenue le principal port de la côte du Golfe du Bénin. À l’époque de la traître négrière du 16e au 19e siècle, la masse béninoise se regroupait autour des forteresses de la côte des esclaves, là se pesaient les achats de captifs, où le roi exigeait la présence des commerçants pour mieux les contrôler. De là, est venue la rhétorique que les Noirs vendaient leurs propres frères.
Le vaudou est né de la rencontre des cultes traditionnels des dieux yoruba et des divinités fon et ewe, lors de la création et l’expansion du royaume d’Abomey aux 17e et 18e siècles. Bénin, berceau du vaudou. D’après ceux et celles qui sont versés dans le vaudou, c’est l’ensemble des forces visibles et invisibles de la nature, dont les humains devraient se concilier la puissance pour en retirer la bonté et la bienveillance, car d’après eux, ces forces sont l’affirmation du monde surnaturel. D’une manière plus concrète, c’est l’ensemble des procédures qui permettraient de rentrer en contact avec les divinités. Dans plusieurs pays le vaudou est fort connu, comme en Haïti. Il est d’ailleurs presque impossible de parler du vaudou sans mentionner le nom d’Haïti. Le pays vit, mange, meurt avec le vaudou, tout y est mystique; le vaudouisan se trouve être médecin, psychologue, thérapeute, avocat et j’en passe.
L’affaire de la jeune qui est décédée récemment, grande militante écologiste, en parlant de Nègès Da, (Love Dalinchika Malbranche), de son nom d’artiste avec Troy’ART, dont la responsable est Nègès Thoya (Martine Phebe) dans le Sud en Haïti, plus précisément à Aquin, a fait couler beaucoup d’encre et de salive. C’est l’histoire d’une fillette de 8 ans, initiée aux pratiques du vaudou, remarquée pour sa voix et ses engagements, et qui est décédée des suites d’une brève maladie. Les plaintes et les complaintes ont plu de toutes parts, accusant de plein fouet la directrice de la compagnie d’avoir vendu la jeune fille aux démons du vaudou, dans le but de devenir riche. Des jugements somme toute non fondés, laissant libre cours à une imagination estropiée par l’acculturation, héritage des anciens maîtres qui faisaient du vaudou une religion satanique. La surprise est venue de personnes possédant une culture, et d’une rhétorique connues, qui se sont laissées prendre dans ce jeu de l’acculturation.
Depuis quelques années (1995), le 10 janvier, le Bénin organise le Festival vodoun. « Ce grand rendez-vous à la fois culturel et touristique est un appel lancé à l’humanité pour la tolérance religieuse et la culture de la paix », a estimé le maire de Ouidah, Christian Houétchénou.
Yves Placide
ISSN 2564-176X Le matin canadien (en ligne) – ISSN 2564-1778 Le matin canadien (imprimé)